Il n’est pas rare que quelques esprits se voulant cartésiens remettent en cause l’institution du Père Noël sous prétexte qu’il s’agit d’une pure invention qui leurre les enfants. C’est oublier bien vite que les enfants vivent dans un monde mythique où les frontières entre le rêve et la réalité sont encore très floues. L’image du Père Noël qui apporte les jouets sur son traineau sous la neige dans son habit rouge peut paraître puérile. Pour les enfants, elle recèle d’une magie féérique qui rejoint la magie du monde en général.
La première magie est celle de la communion avec le visage de la mère, la terre-mère créatrice de toute chose. C’est elle qui, avec ou sans baguette, fait éclore le monde autour de l’enfant. Il y a aussi ce sein, cette première île d’où coule le nectar généreux et qui représente la terre créatrice du premier îlot du Moi. Puis, progressivement, va apparaître en fond ce paysage qui prend forme autour du visage connu. Ainsi, depuis le rai de lumière qui pointe par la fenêtre, au petit nounours en peluche, en passant par le mouvement du rideau du berceau, tout est l’œuvre de cette première Déesse.
Alors l’incroyable histoire du père Noël vient s’inscrire dans ce contexte où chaque geste et chaque objet relève du miracle de la vie qui s’anime. Quant à la déception de la vérité, elle arrive autour de 5, 6 ans à un âge où l’enfant entre progressivement dans une rationalité qu’il est prêt à affronter.
Pour preuve, voici une petite anecdote qui m’a été racontée par une maman attendrie :
« J’étais en grande discussion avec mon fils de sept ans qui ne croit plus au Père Noël, à propos de son choix de cadeaux. Ma mère qui a plus de 90 ans est alors rentrée dans la pièce. Mon petit garçon m’a alors fait de grands-yeux puis m’a dit tout bas : “ Chut maman, Mamie croit encore au Père Noël ”. »
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Linda Gandolfi
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